Bonjour,
Ca commence à bouger en France et c’est bon signe… puisque que Transgene, en début d’année à traité le premier patient dans l’essai d’un traitement prometteur contre une forme de cancer récidivante. Même le secteur boursier s’en est réjouit puisque le titre à fait un bon de 20% environ. Si il y a de l’argent à gagner on peut être rassuré !!!!!!
C’est une première qui a nécessité de réunir une somme de compétences de pointe. Celles de la société alsacienne de biotechnologies Transgene en termes de génie génétique appliqué aux virus, combinées à l’expertise du géant japonais de l’informatique et des télécoms NEC en matière d’intelligence artificielle, et bien sûr l’apport de plusieurs centres de lutte contre le cancer de renommée internationale. Un effort collectif qui aboutit à un traitement expérimental très innovant, dans l’espoir d’apporter enfin un bénéfice thérapeutique aux patients atteints d’une forme agressive de cancer (le cancer de la tête et du cou, affectant fortement la qualité de vie et voué à une récidive rapide).
La biotech française a annoncé jeudi qu’un traitement fondé sur l’immunothérapie individualisée, désigné TG4050, avait été administré à un premier patient atteint d’un cancer de la tête et du cou. Ce véritable vaccin thérapeutique est issu de la plateforme technologique myvac de Transgene, qui s’appuie sur une technologie d’intelligence artificielle pour administrer à chaque patient un traitement totalement individualisé, adapté aux caractéristiques génétiques de la tumeur dont il est affecté, afin de permettre au système immunitaire de produire les armes nécessaires à la combattre.
« Les technologies de Transgene répondent véritablement à une logique vaccinale : on injecte des marqueurs spécifiques choisis pour éveiller et entraîner le système immunitaire à réagir contre des tumeurs qui tendent à lui échapper », a expliqué à BFM Bourse Hedi Ben Brahim, le PDG de la firme.
Des virus « très bien adaptés à l’organisme humain »
« Les dégâts même qu’ils peuvent provoquer montrent à quel point les virus se sont très bien adaptés à l’organisme humain. Mais cette affinité les rend aussi très intéressants pour agir au niveau des cellules, notamment en ciblant les cellules tumorales lorsque le système immunitaire du patient devient défaillant. Schématiquement, les cellules cancéreuses présentent d’un patient à l’autre davantage de différences que de points communs. Le principe de la plateforme myvac est de produire un vaccin propre à chaque patient. Nous partons d’une biopsie qui permet de séquencer la tumeur de chaque patient. Les données sont transmises (de façon totalement anonyme et sécurisée) à NEC qui applique une intelligence artificielle, entraînée depuis des années à reconnaître au sein des centaines de mutations génétiques caractérisant une tumeur [qui les distinguent des cellules saines du patient NDLR] les mutations les plus immunogènes, celles qui sont les plus identifiables pour le système immunitaire », détaille Hedi Ben Brahim. TG4050 a été conçu pour cibler jusqu’à 30 marqueurs (néoantigènes) spécifiques à chaque patient.
Ensuite, « notre technologie basée sur un vecteur viral [une souche virale rendue inoffensive mais capable de transporter les informations génétiques voulues, NDLR] permet de fabriquer les lots de vaccins individualisés, contenant les bons marqueurs pour chaque patient », résume le dirigeant. Les lots sont fabriqués sur le site homologué de Transgene, implanté sur le parc d’innovation d’Illkirch-Graffenstaden près de Strasbourg.
Premiers résultats attendus fin 2021
Dans le cadre d’un essai de phase 1, le traitement personnalisé est administré à chaque patient, présentant un risque élevé de récidive, après son opération chirurgicale, en parallèle de son traitement adjuvant. La moitié des participants recevront le vaccin thérapeutique immédiatement après avoir terminé le traitement adjuvant. L’autre moitié le recevront lors de la récidive de la maladie, en complément du traitement standard. Jusqu’à 30 patients recevront TG4050 en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, avec de premiers résultats attendus dès le second semestre 2021.
Le professeur Christian Ottensmeier, attaché au Clatterbridge Cancer Centre et professeur d’Immuno-Oncologie à l’Université de Liverpool, a été nommé investigateur principal de cette étude. En France, l’essai clinique est mené à l’Institut Curie par le professeur Christophe Le Tourneau, et à l’IUCT-Oncopole de Toulouse par le Professeur Jean-Pierre Delord.
En parallèle, un autre essai (dont la première patiente a été traitée récemment aux Etats-Unis) évalue TG4050 chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire.
« L’objectif fondamental c’est montrer que le produit a un effet pour repousser, et idéalement empêcher, la rechute contre le cancer », indique Hedi Ben Brahim. Un espoir également partagé par les investisseurs, puisque l’annonce du traitement du premier patient le titre Transgene grimpait de 19,18%.