La médecine 4P…encore une nouveauté ???. 4 Pieds, 4 Pistes, 4Postes…non c’est beaucoup plus sérieux que ça : la médecine 4P se caractérise par une prise en charge globale et là ça devient passionnant à mon goût :
4P =
- « Prédictive »
- « Personnalisée »
- « Préventive »
- « Participative »
Cette médecine est théorisée par un biologiste américain, le Pr Leroy Hood.
Selon ce chercheur, « l’art médical nécessite une transformation vers une discipline pro-active avec comme objectif ultime la santé globale de l’individu ».
Si cette médecine 4P est d’abord appliquée aux progrès des découvertes génétiques et de promesses de traitements géniques individualisés, cette définition s’applique à la lettre à la médecine intégrative.
Elle se caractérise par un schéma stratégique simple : la prédiction de la maladie, la prévention de cette même maladie, la prédiction de la réponse thérapeutique, et donc un traitement ciblé. Les médecines traditionnelles (chinoise, ayurvédique, homéopathie) ne fonctionnent pas autrement.
Dans ces concepts médicaux, la maladie est l’expression d’un déséquilibre de terrain, qui peut cliniquement être détecté très tôt, en amont des symptômes (prédiction) et donc rééquilibré rapidement (prévention) avec également une prédiction de la réponse puisque le traitement est ciblé par une prise en charge individualisée. Mis en responsabilité de sa santé, le patient devient acteur et donc participatif au projet thérapeutique.
Prenons un exemple simple : la pathologie ORL récurrente de l’enfant. Il est facile de déterminer lors de l’observation clinique de l’enfant ses fragilités de terrain (infections virales récurrentes, perte d’appétit, transpiration nocturne, comportement modifié, adénopathies cervicales nombreuses). Un traitement à ce niveau permet de rééquilibrer ce terrain aux défenses immunitaires déficientes et d’éviter des complications pouvant nécessiter une antibiothérapie à chaque infection virale. La participation de la maman est d’autant plus évidente pour elle qu’elle observe les résultats du traitement.
La meilleure connaissance du génome, et donc des phénotypes humains, va faire converger les deux aspects systémiques de la médecine 4P, celle de la biologie moléculaire, de l’informatique et des modélisations, avec celle de la clinique, forte de l’expérience de multiples générations médicales.
Il est fort à penser que l’une n’ira pas sans l’autre du fait de la complexité de l’humain, qui sera toujours difficile à faire rentrer dans des statistiques, comme le comportement des atomes dans la physique.
Prenons la caractéristique « participative » de la médecine 4P. L’objectif est d’obtenir l’adhésion du patient au projet thérapeutique. Il faut donc qu’il en comprenne l’enjeu, les risques et les bénéfices.
La médecine intégrative place le patient au cœur de la réflexion et pas seulement sa maladie. Les symptômes dus à la pathologie sont analysés, le diagnostic est fait et tout ce qui peut l’affecter du fait de sa maladie est pris en compte.
Prenons l’exemple d’un traitement anticancéreux par chimiothérapie. Le diagnostic de cancer étant établi, le protocole de traitement chimiothérapique est appliqué. L’essentiel semble acquis. Cependant, ce patient n’est pas encore pris en compte pour l’angoisse de l’annonce du cancer, l’éloignement social causé par cette maladie encore stigmatisée et pour laquelle très souvent un arrêt de travail est nécessaire. Les effets délétères du traitement occasionnent très souvent une dégradation de la qualité de vie pouvant aller jusqu’à l’obligation de différer celui-ci.
La participation du patient est souvent conditionnée par la peur de mourir liée à l’annonce du cancer. Elle peut être considérée comme passive et nous remarquons très souvent une forme de soumission au corps médical voire une infantilisation.
L’objectif des soins de support et du soutien psycho-social, encore appelés oncologie intégrative, est de rendre cette autonomie et de redonner cette capacité à être acteur dans son chemin de guérison indispensable à la réussite des traitements.
La médecine intégrative incite non seulement à être « participatif », mais également à devenir acteur de sa santé et autonome dans la gestion de celle-ci. Cela peut commencer par un apprentissage du « bon questionnement » à son thérapeute permettant d’avoir les « bonnes réponses » à ses interrogations.
Combien de fois ai-je vu en consultation des patients me dire « J’ai bien essayé de demander si… mais je ne savais pas comment le dire ».
La médecine 4P sera la médecine de demain si l’homme est au cœur du projet, et si sa prise en charge globale ne consiste pas juste à donner un médicament pour un symptôme.
Ouff mais que ça fait du bien…c’est pour quand l’oncologie 4P Monsieur le Ministre de la Santé ???
Source : https://safe-med.fr