Que vous évoque le mot cancer ?
« De la littérature. Si vous me dites cancer, le mot immédiat que j’associe à cancer c’est la constellation, donc c’est lointain. »
Qu’est-ce qui selon vous pourrait faire changer le regard que la société porte sur le cancer ?
« C’est compliqué de changer les mentalités. Mais c’est précisément parce que c’est compliqué que ça devient intéressant. Ce qui me frappe voyez-vous c’est que l’on vit dans un pays où on cloisonne tout. C’est-à-dire qu’au lieu de réunir les gens et les forces en puissance, on les cloisonne. Si on mettait les scientifiques et les littéraires ensemble, je pense vraiment qu’on réussirait à changer le regard que les gens de la société portent sur les malades, sur la recherche, sur le mot même cancer. Je crois beaucoup à l’union des forces et à la pluridisciplinarité. »
« Des romans peuvent changer le regard que l’on porte fondamentalement sur les choses. »
De plus en plus de malades ressentent le besoin d’écrire des livres, que pensez-vous de cette démarche ?
« Ces livres sont absolument nécessaires, ils sont nécessaires car c’est avec les mots que les gens peuvent même se sauver du cancer. L’écriture, le fait de mettre des mots sur l’indicible, de trouver le mot juste pour ce qu’on ressent et ce qu’on traverse, ça, je crois profondément que ça fait partie de ces forces de l’esprit qui peuvent aider le corps. Donc oui il faut encourager tous ceux qui sont atteints à écrire mais aussi à se dire attention, en écrivant j’utilise l’écriture comme une thérapie sans prétendre faire de la littérature. Comme pour toute chose on n’écrit pas dans l’espoir du succès on écrit parce qu’on a besoin de le faire. »
« Ce qui est important c’est de se saisir de l’écriture car l’écriture n’est réservé à personne, elle n’est pas réservée aux sachants, elle n’est pas réservé à une élite qui saurait écrire, tout le monde peut prendre son stylo, son ordinateur et commencer à écrire, ce qu’il faut c’est y mettre tout ce que l’on a, absolument tout. »
Qu’est-ce qui vous fait vous lever chaque jour pour avancer ?
« Deux choses : le sentiment de la brièveté de la vie et la joie immense qui découle du premier point. Puisque la vie est courte, puisque l’on a peu de temps il ne faut pas que la vie soit petite. Faisons de grandes choses. Faisons des choses qui nous dépassent. Faisons des choses inattendues. Faisons des choses qui sortent de la routine. Tentons l’aventure, quelle qu’elle soit. C’est cette idée-là qui me stimule. Et il y a une idée qui me tient à cœur, c’est le partage de la culture. Si vous voulez vivre mieux il vous faut toutes ces choses qui a priori vous semblent inutiles : des livres, des films, de la musique, de la poésie, parce que ça créé de la joie. »
Le message de François Busnel aux Ligueurs :
« Bravo, merci et surtout ne lâchez rien. Ne croyez pas ceux qui vous disent que ça ne fonctione pas, que ça ne marche pas, que ce n’est pas assez, que ce n’est pas suffisant, continuez, lâchez rien. »