L’Hôtel-Dieu du Creusot (Saône-et-Loire) est établissement à but non lucratif mais aussi le seul hôpital de la ville. Il proposait jusqu’à maintenant des soins de chimiothérapie pour traiter le cancer, mais il annonce devoir y renoncer suite à une hausse du prix des traitements exigée par son fournisseur, l’Hôpital Sainte-Marie de Chalon-sur-Saône, propriété du groupe Ramsay.
Une hausse insupportable du coût du traitement
Depuis le 30 septembre au soir, les patients atteints de cancer doivent effectuer plusieurs dizaines de kilomètres pour pouvoir bénéficier de leur traitement de chimiothérapie car l’Hôtel-Dieu, hôpital privé, n’a pas trouvé d’entente sur le renouvellement de la convention qui le liait à l’Hôpital Sainte-Marie de Chalon-sur-Saône, à plus d’une demi-heure de là, qui préparait pour lui les doses des chimiothérapies.
L’Hôpital Sainte-Marie, détenu par le groupe Ramsay Santé, numéro un français de l’hospitalisation privée, a proposé de renouveler la convention, arrivée à échéance le 30 septembre, à la condition que le prix des doses soit augmenté de 80%, ce qu’a refusé l’Hôtel-Dieu, géré par le groupe SOS Santé.
« Le groupe Ramsay veut faire exploser ses profits » – Mickaël Munier, directeur général de SOS Santé
« Très clairement, le groupe Ramsay a voulu ponctionner l’Hôtel-Dieu du Creusot et le groupe SOS Santé pour faire exploser ses profits. Et je le dis très clairement : nous n’avons pas vocation à combler le manque ou l’insuffisance de profits du groupe Ramsay », déclare Mickaël Munier, directeur général du groupe SOS Santé, cité par le site d’information continue creusot-infos.
Un bras de fer entre les deux groupes
Caroline Desaegher, la directrice de la communication de Ramsay Santé indique que, « dès le mois de mai », le groupe « avait fait part de sa volonté de ne pas renouveler la convention, car les protocoles n’étaient pas respectés par l’Hôpital Hôtel-Dieu du Creusot ». « Et en cas de problème, c’est la responsabilité de l’Hôpital Sainte-Marie de Chalon-sur-Saône qui était directement engagée ».
« Les protocoles étaient respectés puisque c’est le médecin oncologue de Sainte-Marie qui intervenait dans notre hôpital au Creusot », répond Mickaël Munier. En outre selon lui, l’hôpital Sainte-Marie aurait certainement reconduit la convention si l’augmentation avait été acceptée. Concernant l’augmentation des tarifs, Mme Desaegher les justifie par « une explosion des coûts et notamment des matériels ». Dénonçant des conditions « scandaleuses », M. Munier a souligné que la hausse du prix voulue par Sainte-Marie « se traduirait par une augmentation de 100.000 euros de la facture annuelle« . « Ce n’était pas acceptable », a-t-il tranché.
Alors si vous êtes concerné, citoyen, sensibilisé, lanceur d’alerte, engagez-vous…écrivez au Ministre de la santé pour lui dire que l’on a besoin d’être soigné dans des conditions acceptables. Merci à vous
Oui, en tous cas c’est comme d’habitude, on se justifie comme on peut : ce n’est pas une augmentation de 80 % des prix qui fera respecter les protocoles, si toutefois le problème était là …
Je crains que cette situation se multiplie…et que les abus des laboratoires fassent qu’il devienne difficile de se soigner.
Il y a danger à ce que la santé demeure une pompe à fric. C’est un débat de société auquel il nous faudrait participer.