L’intérêt de la thérapie photodynamique
De nombreuses recherches sont menées dans le monde pour mettre au point de nouveaux traitements anti-cancéreux. Elles se concentrent particulièrement sur des thérapeutiques, qui ciblent uniquement les cellules cancéreuses, sans produire d’effets néfastes sur le reste de l’organisme.
Parmi les techniques étudiées, la thérapie photodynamique suscite beaucoup d’intérêt. Elle consiste à injecter une substance photosensibilisante (réactive à la lumière) directement au niveau de la lésion cancéreuse. L’application d’une lumière spécifique active la substance photosensibilisante, qui provoque la mort des cellules cancéreuses, sans occasionner de dommages aux cellules saines environnantes.
La thérapie photodynamique a déjà fait preuve de son efficacité dans le traitement de certains cancers superficiels (œsophage, peau) et de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Des études sont en cours pour l’appliquer à la prise en charge d’autres tumeurs (neurologiques par exemple). Cette thérapeutique pourrait-elle être bénéfique dans le traitement des cancers de la prostate ? Une récente étude s’est intéressée à cette question.
Un photosensibilisant issu d’une bactérie sous-marine
A partir d’une bactérie des fonds sous-marins, des chercheurs ont isolé une substance photosensibilisante, la padéliporfine, qui a été testée avec succès dans le traitement du cancer de la prostate localisé.
La padéliporfine est injectée directement au niveau de la tumeur prostatique, repérée précisément par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Elle est ensuite activée par un laser et détruit alors les cellules cancéreuses.
Ce traitement, dénommée thérapie photodynamique vasculaire ciblée, a été testé dans le cadre d’un essai clinique mené sur 413 patients atteints d’un cancer de la prostate localisé :
- 206 patients ont été traités par la padéliporfine ;
- 207 patients ont seulement été surveillés médicalement.
Les résultats montrent que 49% des patients traités par la thérapie photodynamique ont été guéris à l’issue de l’étude (toutes les cellules cancéreuses ont été détruites), contre seulement 13,5% chez les patients qui ont été surveillés. De plus, deux ans après l’étude, aucun patient ne signale d’effets secondaires sur l’activité sexuelle ou la fonction urinaire (symptômes fréquents avec les autres traitements existants). Certains effets indésirables ont néanmoins été observés au cours de l’étude (rétention urinaire, troubles de l’érection, inflammation de la prostate) sans être significativement supérieurs à ceux du groupe non traité.
La thérapie photodynamique s’avère efficace dans le traitement des cancers de la prostate localisés, c’est-à-dire de stades précoces. Elle offre un traitement localisé et ciblé, sans occasionner d’effets néfastes sur les tissus sains environnants. Un candidat très prometteur pour compléter la prise en charge des tumeurs prostatiques.
source : prostate.fr